jueves, 31 de julio de 2014

Solidaires des Palestiniens, disent-ils...


           JEAN DANIEL

Cela devait arriver. C'est arrivé. Le monde entier est désormais hostile à l'Etat d'Israël. Il est attaqué ? Certes, mais il a une façon désastreuse de se défendre. On lit ici qu'en un seul mois "plus de 1.000 Palestiniens, en majorité civils, ont été tués dans la bande de Gaza". Il y a quelques années, on aurait su dans le même titre le nombre de victimes israéliennes. Oui mais voilà, quelque chose a changé dans les opinions comme dans les représentations. Le petit Etat hébreu n'est plus protégé par la mémoire de la Shoah. Il a cessé d'être un martyr aux yeux du monde.
Cela ne veut pas dire - ce serait indécent et provocateur - qu'à l'occasion des bombardements de Gaza on aurait dû rappeler Auschwitz. Simplement le temps passe. Et les jeunes gens d'aujourd'hui ont entendu parler d'autres génocides, ceux du Cambodge, du Rwanda ou de la Bosnie.
Or le paradoxe, et non des moindres, c'est qu'au moment où cette mémoire s'estompe au fil des ans leurs aînés entendent résonner en France avec douleur les accents de haine antisémite et tout le champ de la sémantique des vulgarités injurieuses de leur jeunesse. Partout ? Non, heureusement. Je me précipite sur le fait, si inédit, que des intellectuels musulmans estiment cette fois, et surtout chez nous, en France, devoir se manifester, et non pas, grands dieux, pour ajouter à la haine et à la violence. Il suffit d'un titre pour savoir que l'on sera réconforté : "Etre solidaires des Palestiniens sans céder au réflexe tribal", a écrit l'un d'entre eux dans "le Monde".

La France, Israël et les Algériens

Il y a des choses qu'à la faveur de ce nouveau confit mes contemporains plus jeunes découvrent alors qu'elles nous étaient hier encore infiniment familières. D'abord la thèse selon laquelle en filigrane du drame du Proche-Orient se jouerait sur notre sol un nouvel épisode de la relation complexe qui unit la France et la communauté algérienne ou d'origine algérienne.
On parle de colère, voire de détestation. Depuis quand ? On ne le dit pas. La colonisation ? La guerre d'Algérie ? L'immigration ? Ce sont là trois événements décisifs, bien sûr, mais qui ne sauraient expliquer la soudaine et explosive conjonction de ces phénomènes endormis.
Selon les tenants de cette thèse, ce serait à soutenir Israël sans férir que la France se serait coupée des Algériens. C'est oublier un peu vite que cette histoire ne date pas d'aujourd'hui mais d'hier. Pour tous les Algériens - comme d'ailleurs pour tous les Maghrébins et les Arabes -, la France est le pays colonisateur, certes. Elle est aussi le pays qui déclencha, en 1956, l'expédition de Suez contre Nasser, en s'alliant pour l'occasion à la Grande-Bretagne et... à Israël.
Alors, tout cela n'a pas empêché la solidité des liens assez exceptionnels, et même mystérieux, qui demeurent entre la France et l'Algérie. Des pauses, des trêves, des réconciliations ont eu lieu, et un grand nombre d'Algériens sont heureux de pouvoir venir vivre et, pour certains, s'enraciner en France. Mais cela ne peut effacer le fait que, depuis les différentes intifadas et malgré les révolutions maghrébines, il y a une association dans l'opinion arabe contre l'ancien colon, contre l'ancien ennemi de Nasser, pour l'islam et contre Israël. Ce devrait être une évidence, or on voit des analyses parfois officielles l'ignorer ou la sous-estimer. Il est, culturellement et affectivement, naturel qu'un certain nombre de solidarités demeurent vives et, comme aujourd'hui, se développent.

Comportement humanitaire

On ne pouvait éviter la solidarité sentimentale et spontanée des Algériens avec les Palestiniens. Je cite souvent, pour bien me faire comprendre, l'exemple d'un petit voyage en voiture que je viens de faire avec un ami algérien. Je demande qu'on se mette à la place de ce jeune homme, allumant la radio de sa voiture et entendant toutes les heures un communiqué sur les Palestiniens tombant sous le coup d'une balle israélienne.
Les communiqués étaient transmis en boucle, si bien qu'à la fin, puisque j'étais dans cette voiture, je voyais ce jeune Algérien se transporter vers la crise. Il ne s'agissait pas de savoir qui avait raison, en tout cas pas pour moi, tout simplement je voyais un être frôler l'épilepsie, se transformer, parce qu'il était placé dans cette situation. Cela ne fait pas de nous les meilleurs justiciers, mais cela ne nous prive pas non plus d'un comportement humanitaire. La coopération franco-israélienne est devenue parfaite, proclame un ministre. Il en est de même pour les relations israélo-américaines. C'est-à-dire que ces deux grandes nations ont plus que les autres la capacité d'exercer des pressions décisives sur les responsables du Hamas et d'Israël.
Pour parler de ce qui se passe en ce moment, il semble que, grâce aux Américains, un certain nombre de pourparlers puissent aboutir à une trêve d'une durée de plus en plus longue parce que chacun croit avoir atteint son but, en particulier le Hamas, qui n'était rien et qui est le grand vainqueur de cette épreuve. C'est une catastrophe parce que les actuels dirigeants du Hamas se sont manifestés depuis vingt ans comme les plus radicaux des Palestiniens en commençant par saboter Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne.
Jean Daniel - Le Nouvel Observateur

La disparition de l’État arabe


Photo of Christopher R. Hill
Christopher R. Hill

DENVER – Dans une région où les crises semblent être la norme, le dernier cycle de violences au Moyen-Orient laisse à penser qu’une évolution de plus grande ampleur se dessine : le début de la dissolution de l’État-nation arabe, reflétée par la fragmentation croissante de l’Arabie sunnite.
Les États du Moyen-Orient deviennent de plus en plus faibles, à mesure que les autorités traditionnelles, qu’elles soient des monarques vieillissants ou des régimes autoritaires laïcs, semblent de plus en plus incapables de répondre aux attentes de leurs citoyens rétifs. Avec l’affaiblissement de l’autorité étatique, les allégeances tribales et sectaires se renforcent.
Que signifie aujourd’hui être Irakien, Syrien, Yéménite ou Libanais ? Toute désignation significative semble nécessiter un nom composé – Irakien sunnite, Syrien alaouite, et ainsi de suite. Comme le démontrent ces exemples, l’identité politique est devenue moins civile et plus primordiale.
Au vu de la situation catastrophique de l’Irak aujourd’hui, l’invasion et l’occupation du pays menée par les Etats-Unis sont généralement accusées d’avoir involontairement introduit une notion sectaire de l’identité dans ce pays. En fait, le sectarisme a toujours été bien vivant en Irak, mais il est à présent le moteur et le principe d’organisation de la vie politique irakienne.
Lorsque des minorités religieuses ou ethniques ont dirigé des pays – par exemple les sunnites en Irak – elles ont en général eu tout intérêt à minimiser le sectarisme ou l’ethnicité. Elles sont souvent devenues les principaux défenseurs d’un concept civil plus large d’appartenance nationale, rassemblant en théorie tous les citoyens. En Irak, ce concept était le baasisme. S’il était plus associé à la minorité sunnite qu’à la majorité chiite, il a persisté pendant des décennies comme instrument, bien que cruel et cynique, de l’unité nationale.
Lorsque le parti Baas, et sa doctrine de société civile, ont été réduits à néant par l’occupation américaine, aucun nouveau concept civil ne l’a remplacé. Dans le contexte de vide politique qui s’ensuivit, le sectarisme est devenu le seul autre principe d’organisation viable.
Le sectarisme est ainsi devenu le cadre de la politique irakienne, rendant impossible la constitution de partis non sectaires sur la base, par exemple, d’intérêts socioéconomiques partagés. En Irak aujourd’hui (abstraction faite des Kurdes), il est rare qu’un sunnite vote pour un chiite ou inversement. Une compétition existe entre les partis sunnites et entre les partis chiites ; mais rares sont les électeurs à franchir la ligne de démarcation sectaire – une triste réalité qui persistera sans doute dans les années à venir.
Rendre les Etats-Unis responsables de la situation actuelle en Irak n’est pas totalement infondé (bien que le maintien de l’État baathiste dirigé par Saddam Hussein n’ait pas été une option spécialement attrayante). Le même constat pourrait s’appliquer à la Libye (bien que les Etats-Unis n’aient pas été à la tête de l’intervention militaire dans ce pays). Mais les Etats-Unis n’ont pas envahi les autres pays du Moyen-Orient – par exemple le Liban, la Syrie ou le Yémen – où se pose également la question de la survie de l’État.
De nombreuses raisons sont à l’origine de l’affaiblissement des États-nations arabes, la plus récente étant l’héritage du Printemps arabe. A ses débuts en 2011, les populations arabes ont manifesté pour demander le départ de régimes autoritaires ou monarchiques perçus comme ayant perdu toute énergie et direction. Mais ces manifestations initiales, souvent dépourvues de chefs de file et de programmes, ont rapidement cédé le pas aux vieilles habitudes.
C’est ainsi qu’en dépit des espoirs présentés par la transition politique en Égypte à la suite du renversement du régime de Hosni Moubarak, qui bénéficiait de l’appui de l’armée, le résultat a été la constitution d’un gouvernement des Frères musulmans dont l’idéologie d’exclusion augurait mal de ses chances de succès à long terme. Dès le départ, la plupart des observateurs ont estimé que ses jours étaient comptés.
Lorsque l’armée a chassé les Frères musulmans du pouvoir un an plus tard, de nombreux Égyptiens, pourtant partisans du mouvement démocratique du Printemps arabe, ont approuvé. L’Égypte est le pays de la région dans lequel persiste le plus fermement le sentiment de l’État-nation ; il n’en est pas moins devenu une société fragmentée et divisée à qui il faudra de nombreuses années pour se remettre.
D’autres pays ont connu un sort moins enviable encore. En Libye, la bouffonnerie malfaisante de Mouammar Kadhafi a été remplacée par le tribalisme bédouin dont les différents éléments seront difficilement amalgamés en un État-nation, si tant est que la Libye ait jamais été une nation. Le Yémen est également en proie à des conflits tribaux et à un clivage sectaire qui met l’État en péril. Et la Syrie, une fragile mosaïque de Sunnites, d’Alaouites, de Kurdes, de Chrétiens et autres, ne sera sans doute plus jamais l’État qu’il a un jour été.
Ces évolutions nécessitent une approche politique bien plus large et approfondie de la part des pays occidentaux. Cette approche doit prendre en compte les synergies de la région et ne pas présumer que les changements qui affaiblissent ces États seraient sans relation les uns aux autres.
Les Etats-Unis en particulier doivent examiner comment ils ont géré l’effondrement de la Syrie et de l’Irak et cesser de considérer qu’il n’existe aucun lien entre les deux situations. Les Etats-Unis ont appelé à un changement de régime en Syrie et cherché à stabiliser le régime en Irak ; à la place, ils ont obtenu un État islamique dans les deux pays.

Traduit de l’anglais par Julia Gallin

martes, 29 de julio de 2014

¿SE CONSOLIDAN CHINOS Y RUSOS EN NUESTRO HEMISFERIO?


De un tiempo a esta parte, actores de la política mundial, que en otros tiempos se mantuvieron relativamente “alejados” de nuestro hemisferio, han comenzado a posicionarse con más influencia e ímpetu en éste por obra y gracia de la redistribución del poder político-económico en las relaciones globales.
Rusia y China hoy tienen mayor gravitación en el entorno más cercano. Y no solo en términos económicos. Reacomodos geopolíticos se están produciendo que podrían cambiar la composición y complejidad del panorama regional y mundial. Y todo esto se da en un marco global en el que resurgen conflictos que algunos ven con mucha preocupación.
A EEUU, algunos le reprochan, que bajo la presidencia de Obama, se haya replegado sobre sí mismo o que se desentienda de algunos asuntos en varias zonas del mundo de cara a sus competidores y retadores, lo cual pudiera deberse no tanto a una política deliberada, como a unos condicionamientos de la realidad que escapan a su control.
Joseph S. Nye, que ha dicho que lo del aislacionismo de EEUU es un mito, escribió en días pasados que el ascenso de China plantea algunas interrogantes a Occidente, incluso el de si ella sería capaz de tomar el puesto que ocupa hoy Europa en la dirección mundial, habida cuenta del traslado del “eje estratégico” a Asia por parte de EEUU. Y señala: “Europa está empezando a perder su privilegiada posición para las autoridades americanas”.
A China y sus intereses, sin duda, les ha ido bien incorporarse a la institucionalidad internacional. En nuestro patio, los negocios de la China ya alcanzan cifras importantes, sin mencionar los que tiene con EEUU.  Xi Jinping declaró que las relaciones entre China y Argentina y Venezuela se elevaron al rango de “asociación estratégica integral”. China ya es el primer socio comercial de Brasil, pero la economía de éste no es muy competitiva respecto de aquella.
El intercambio comercial de China con la región, ávida como está de materias primas, está estimado en 261.600 millones USD, hoy es el segundo socio comercial de varios países (Brasil, Argentina, Cuba, Venezuela), y desde 2009 el primero de Brasil.  El 20% del total de las inversiones chinas en el exterior el año pasado fueron realizadas en América Latina.
Otro actor que ha “desembarcado” en el continente es Rusia. Poniendo de lado viejas y puntuales tratativas de cooperación del poder soviético con Cuba, Perú o Chile, pareciera que hoy la actividad de los rusos tiene que ver más con lo geopolítico que con lo estrictamente económico. Su afán por recuperar viejas glorias imperiales domina su conducta y eso requiere aumentar su influencia mas allá de su región.
En la actualidad, Rusia está siendo enfrentada por EEUU y Europa a causa de las ambiciones imperiales y anexionistas de Putin en las ex repúblicas soviéticas (Crimea y Ucrania). Son importantes las sanciones puestas en práctica contra ella, las cuales han sido ampliadas. En los días que corren. los rusos han sido acusados de violar el acuerdo sobre misiles de mediano alcance de 1987, lo cual es grave.
Sin embargo, el señor Putin se abre camino más allá de su vecindad y el Grupo BRICS y sus relaciones estrechas con CUBA y Venezuela le permiten asegurar y/o consolidar una cabeza de playa en nuestro hemisferio.  
Según información de prensa, Venezuela es el principal receptor de fondos chinos en Sudamérica, con 56.000 millones de dólares en los últimos 8 años. La deuda, que cancela con petróleo, podría rondar los 25.000 millones de dólares.  
Venezuela ha suscrito con China, entre convenios y contratos, más de 400 instrumentos, que se sepan. Hace 15 años sumaban apenas 20 acuerdos de cooperación sin ninguna trascendencia económica importante. China es el segundo socio comercial de Venezuela.
Con Rusia, nuestro país había suscrito convenios de cooperación, hasta el año pasado, más de 20, sin mencionar las contrataciones entre empresas públicas, principalmente, las petroleras.
Mucho se ha comenta sobre esta ofensiva de potencias geográficamente muy alejadas de nuestro continente. Los que defienden la multipolaridad y/o los antiamericanos ven en este desplazamiento algo positivo.
Sin embargo, la multipolaridad en las relaciones internacionales no debería verse de manera simplista y cándida.
El mundo de hoy como el de siempre no es un lecho de rosas. Ambiciones e intereses se mueven, de un confín al otro del globo. Valores y principios están en juego, compiten. La democracia y la vigencia de los derechos humanos no son valores aceptados en todas partes. China y Rusia son ejemplos de regímenes tiránicos, antidemocráticos. Y no es aventurado afirmar que estos dos países promueven sus modelos políticos más allá de lo estrictamente económico. 
No solo esos dos países representan desafíos y amenazas desde el punto de vista económico-comercial, también en lo político constituyen un reto a la democracia en los términos en que la conocemos en el mundo Occidental.
El régimen político venezolano autoritario y cada vez más militarizado tiene en esos dos países soporte importante. Toda estrategia política de las fuerzas democráticas no puede pasar por alto tales vínculos internacionales.  

EMILIO NOUEL V.
@ENouel



    

miércoles, 23 de julio de 2014

LA NUEVA GUERRA DE LOS TREINTA AÑOS


     RICHARD HAAS

Es una región atormentada por una lucha religiosa entre tradiciones que se disputan su credo, pero el conflicto enfrenta también a militantes y moderados, impulsado por gobernantes vecinos que intentan defender sus intereses y aumentar su influencia. Los conflictos se producen entre Estados y dentro de ellos; resulta imposible distinguir las guerras civiles y las guerras por delegación. Con frecuencia los Gobiernos pierden el control a favor de grupos pequeños –milicias y similares– que actúan dentro de los límites fronterizos o traspasándolos. Las pérdidas de vidas son devastadoras y millones de personas pierden sus hogares.
Esa podría ser una descripción del Oriente Próximo actual. En realidad, describe la Europa de la primera mitad del siglo XVII.
En el norte de África de 2011, el cambio llegó después de que un humillado vendedor tunecino de fruta se prendiera fuego para protestar; al cabo de unas semanas, la región estaba en llamas. En la Europa del siglo XVII, un levantamiento religioso local por parte de protestantes bohemios contra Fernando II, el emperador católico de Habsburgo, desencadenó la conflagración de aquella época. Tanto los protestantes como los católicos acudieron en apoyo de sus correligionarios, dentro de los territorios que más adelante llegarían a constituir Alemania. Muchas de las mayores potencias de aquella época, incluidas España, Francia, Suecia y Austria, quedaron involucradas. El resultado fue la guerra de los Treinta Años, el episodio más violento y destructivo de la historia de Europa hasta las dos contiendas mundiales del siglo XX.
Hay diferencias evidentes entre los acontecimientos del periodo 1618-1648 en Europa y los citados de 2011-2014, pero las similitudes son muchas y dan mucho que pensar. Tres años y medio después del amanecer de la primavera árabe, existe la posibilidad real de que estemos presenciando la primera fase de una lucha mortífera, costosa y prolongada; dada la gravedad de la situación, podría muy bien empeorar.
Además, las identidades nacionales compiten con frecuencia con las derivadas de la religión, la secta y la tribu, y cada vez se encuentran más rebasadas por ellas. La sociedad civil es débil. En algunos países, la presencia del petróleo y del gas disuade la aparición de una economía diversificada y, con ella, de una clase media. La enseñanza insiste en el aprendizaje memorístico, en lugar del pensamiento crítico. En muchos casos, los gobernantes autoritarios carecen de legitimidad.La región está madura para los disturbios. La mayoría de su población es políticamente impotente y pobre, tanto en riqueza como en perspectivas. El islam nunca experimentó algo parecido a la Reforma en Europa; las líneas divisorias entre lo sagrado y lo secular no son claras y están discutidas.
Los participantes exteriores, con lo que han hecho y lo que han dejado de hacer, han avivado aún más el fuego. La guerra de 2003 en Irak fue muy relevante, pues exacerbó las tensiones entre suníes y chiíes en uno de los países más importantes de esa región y, a consecuencia de ello, en muchas de las demás sociedades divididas de esa zona. El cambio de régimen en Libia ha creado un Estado que falla. El tibio apoyo al cambio de régimen en Siria ha preparado el terreno para una prolongada guerra civil.
La trayectoria de la región es preocupante: Estados débiles que no pueden vigilar su territorio; pocos Estados relativamente fuertes y que compiten por la supremacía; milicias y grupos terroristas van obteniendo una mayor influencia y unas fronteras que se desdibujan. La tradición política local confunde la democracia con el abuso de la mayoría de los votos, pues se utilizan las elecciones como medios de consolidar el poder, no de compartirlo.
Aparte del enorme sufrimiento humano y las pérdidas de vidas, la consecuencia más inmediata de la agitación es la posibilidad de un terrorismo más frecuente y duro, tanto el localizado en Oriente Próximo como el que emana de él. Y también existe la posibilidad de una alteración de la producción y del transporte de energía.
También tienen el mayor sentido las medidas que reduzcan la dependencia mundial de los suministros energéticos de esa región, incluidos el desarrollo de fuentes substitutivas y las mejoras en la eficiencia de los combustibles. La asistencia económica debe ir dirigida simultáneamente a Jordania y al Líbano para ayudarlos a afrontar la avalancha de refugiados. El fomento de la democracia en Turquía y Egipto debe centrarse en el fortalecimiento de la sociedad civil y la creación de Constituciones sólidas que difuminen el poder.Hay límites a lo que las instancias exteriores pueden hacer. A veces, las autoridades deben centrarse en impedir que la situación empeore, en lugar de en programas ambiciosos para mejorar; este es uno de esos momentos. Lo que esa situación requiere, por encima de todo, es prevenir la proliferación nuclear (comenzando por Irak), ya sea mediante la diplomacia y las sanciones o, de ser necesario, mediante ataques militares o de sabotaje. La otra posibilidad —un Oriente Próximo en el que varios Gobiernos y, por mediación de ellos, milicias y grupos terroristas tengan acceso a las armas y materiales nucleares— es demasiado espantosa para plantearla.
El contraterrorismo contra grupos como, por ejemplo, el Estado Islámico de Irak y de Siria (que ahora se llama simplemente Estado Islámico) debe llegar a ser una característica fundamental de esa política, ya sea mediante aviones no tripulados, pequeñas incursiones o la capacitación y entrega de armas a los copartícipes locales. Ya es hora de reconocer la inevitabilidad del desmembramiento de Irak (ahora el país es más un medio para la influencia de Irán que un baluarte contra ella) y fortalecer un Kurdistán independiente dentro de las antiguas fronteras de Irak.
No hay margen para las falsas ilusiones. El cambio de régimen no es una panacea; puede ser difícil de lograr y casi imposible consolidarlo. Las negociaciones no pueden resolver todos los conflictos, ni siquiera la mayoría de ellos.
Eso es sin lugar a dudas cierto, de momento, respecto de la disputa palestino-israelí. Aun cuando cambie, un acuerdo amplio ayudaría a las poblaciones locales, pero no afectaría a la dinámica de los países o conflictos vecinos. Ahora bien, se debe perseguir la consecución de un alto el fuego específico entre Israel y Hamás.
Asimismo, la diplomacia puede dar resultado en Siria solo si acepta la realidad existente en el terreno (incluida la supervivencia del régimen de Assad en el futuro previsible), en lugar de intentar transformarla. No se debe buscar la solución en el trazado de nuevos mapas, aunque, una vez que las poblaciones hayan cambiado y se haya restablecido la estabilidad política, el reconocimiento de nuevas fronteras podría ser deseable y viable.
Las autoridades deben reconocer sus límites. De momento y en el futuro previsible —hasta que surja un nuevo orden local o se generalice la extenuación— Oriente Próximo no será tanto un problema que resolver cuanto una situación que gestionar.
Richard N. Haass es presidente de la organización Consejo de Relaciones Exteriores.
© Project Syndicate, 2014.

La France


Javier Solanas 
“Jorge Semprún me enseñó que se pueden tener dos lenguas maternas, que se puede amar a dos países, sin que eso sea un problema o una tragedia.” 
Anne Hidalgo, alcaldesa de París
Necesitamos a Francia. Como españoles, como europeos y como ciudadanos con conciencia global. Necesitamos a una Francia orgullosa, moderna, adaptada, próspera y que supere el desánimo y el pesimismo. Necesitamos al gran país que fue y que será, el que inspiró a todo el mundo con su Revolución, su cultura, sus valores y su historia. Alain Peyrefitte decía que “sin Europa, Francia no será nada”, pero, sin Francia, tampoco Europa será nada.
Europa, desde entonces, ha cambiado mucho. Hace 25 años, Francia y la República Federal Alemana (RFA), como Italia y Reino Unido, tenían poblaciones similares en el entorno de los 60 millones de habitantes. La reunificación supuso para la RFA sumar a más de 16 millones de nuevos ciudadanos procedentes de la República Democrática Alemana; provocando que desde entonces y hasta hoy, Alemania sea el país más poblado de Europa. Objetivamente el eje franco-alemán se descompensó. Para evitar que el desequilibrio tuviera consecuencias políticas, Alemania aceptó verse infrarrepresentada con la ponderación de voto, no corregida sustancialmente hasta el Tratado de Lisboa. Sin embargo, con el paso del tiempo y en un proceso acentuado por la crisis económica, Berlín ha acabado por marcar los ritmos de la construcción europea, hasta ser hoy el punto claro de referencia. La lógica de la construcción europea exige que París complemente a Berlín, sumando a otros países como Italia, España, Reino Unido o Polonia. Aunque hoy Europa ya no sea cosa de dos —si es que lo ha sido alguna vez—, Francia sigue siendo un referente para muchos países europeos.Acabamos de celebrar el 14 de julio, la fiesta nacional francesa, que este año marca el 225º aniversario de la toma de LA Bastilla. En esta ocasión hemos visto desfilar por primera vez a soldados argelinos por los Campos Elíseos, con la trascendencia histórica y simbólica que implica. Se cumplen, además, 100 años de la I Guerra Mundial, se inicia un nuevo ciclo político europeo tras las elecciones y se celebran los 25 años de la reunificación alemana.
Cuando Francia sufre, Europa sufre. La curación de Europa y de Francia es parte de la misma ecuación con la misma incógnita. La salida de la crisis, que dura ya seis años, pasa por generar crecimiento y empleo, que solo puede ser impulsado en conjunto desde las instituciones europeas. No hay soluciones nacionales, en el marco europeo, a la crisis. Así se demostró tras la apuesta fallida por tecnócratas en Italia o Grecia. En los últimos tres años, la economía estadounidense ha crecido seis puntos porcentuales más que la economía de la eurozona. Para recuperar el pulso al mundo, la UE tiene que apostar por la senda de la integración no solo económica, sino también política. Para eso necesitamos el concurso de Francia en su condición de país central, con un rol de liderazgo, sin miedos ni temores. El país galo siempre ha ido un paso por delante, y ahora necesitamos su capacidad visionaria para bajarse de la locomotora de descontento y escepticismo, demostrado con los resultados de las elecciones europeas.
Francia, por su propia relevancia, peso histórico y bagaje cultural, mira con recelo los cambios que se producen a su alrededor. Es su propio peso como nación lo que muchas veces le impide volar y mirar más allá del horizonte. Sin embargo, en esta segunda década del siglo XXI es evidente que nadie puede escapar a las grandes transformaciones que se han producido en el mundo. Nadie puede quedarse aislado de la globalización, ni domarla, ni tampoco liderarla en solitario. Por eso, para Francia, hoy, Europa debe ser el referente donde mirar. Una Europa que necesita del equilibrio París-Berlín para avanzar.
De la misma manera que Alemania dio un paso adelante, renunció al marco y hoy tenemos el euro como moneda común, Francia debe salir de los viejos esquemas del Estado-nación. Con el tiempo, la preponderancia económica alemana se ha traducido en mayor poder político para Berlín. Sería conveniente contar con el punto de vista complementario de París, especialmente en estos momentos en los que se avanza inexorablemente hacia una mayor integración económica que desembocará, para satisfacción de todos, en mayor integración política.Francia aún arrastra las consecuencias del no en el referéndum de la Constitución Europea. No fueron sus mejores horas. De eso hace ya 10 años, y Francia, hoy, no debe temer a la unión política en Europa aunque suponga renunciar a parte de su soberanía. Al contrario, debe coliderarla, aportando su voz y su condición central de país a mitad de camino entre el norte y el sur y de referencia para muchos otros países en cuestiones sociales.
Francia cuenta con una sólida economía que le proporciona los mimbres adecuados para enfrentarse a las reformas con garantías. Tiene una renta per cápita que sobrepasa los 30.000 euros anuales, un Estado de bienestar fuerte y una sociedad formada; pero su crecimiento está estancado. No podemos permitirnos que la Francia dinámica pierda la batalla ante la Francia estática, la que opone resistencias al cambio. Los europeos estamos expectantes. Como muestra un botón: la cooperación con Francia en la construcción del mercado común de la energía es fundamental para España. Esta cooperación puede ser enormemente beneficiosa para Francia, para España y para Europa.
Francia debe sentir Europa como propia. Los valores republicanos franceses encuentran su mejor expresión en lo que representa la Unión Europea. La libertad, la igualdad y la fraternidad son enemigas de las visiones nacionalistas, extremistas y eurófobas que encuentran ahora un momento dorado. Tampoco casan con estas visiones otras señas de identidad francesa como la integración, el Estado de derecho o el laicismo.
El despertar político, económico y social de Francia es crucial para todos. La senda de modernización no debiera tener vuelta atrás, especialmente ahora, cuando ascienden fuerzas políticas que explotan el miedo, el odio, el rechazo al diferente y la traición a los valores republicanos. Francia ha asumido importantes compromisos internacionales recientemente que debemos agradecer. Es el momento de que Francia, con el resto de los europeos, supere el pesimismo, el desánimo y la desconfianza.
Javier Solana es distinguished senior fellow en la Brookings Institution y presidente de ESADEgeo, el Centro de Economía y Geopolítica Global de ESADE.
© Project Syndicate, 2014.

martes, 22 de julio de 2014

THE SOMALIZATION OF THE SKIES


   JACQUES ATTALI
The appalling tragedy that just occurred in Ukraine’s airspace leads us to reflect on the multiple dimensions of the future of the world.
It confirms first of all the likelihood of the worst-case scenario, in other words, a world without rules or policemen, dominated by gangs, political or criminal. A world with no State, as I have already explained here, that it would resemble Somalia, a country with no State for more than 20 years, being submerged by warlords, preachers of all faiths and criminals of every kind. « Somalization » is the nightmare scenario of globalization, when it sets in without the rule of law, police or justice.
That is indeed what is happening right now, into a region we thought preserved, because it is in the heart of Europe, Ukraine, where divisions are opening between rival factions, without the Ukrainian State, or the qualified international institutions, from the OSCE (Organisation for Security and Co-operation in Europe) to the EBRD (European Bank for Reconstruction and Development), from the Council of Europe to the European Court of Human Rights, being able to act to bring this situation to an end.
The destruction of an airliner flying at high altitude by a missile strike demonstrates that Somalization, anarchy, knows no limit whatsoever. After reaching the sea, off the Somali coast, it now reaches the skies, over Ukraine. From now on, it is to be feared that no airliners are yet safe anywhere in the world. First, in the vicinity of airports in Africa, where ground-air short-range missiles are proliferating, since the imprudent Franco-British action in Libya. Those weapons of death can be fired at an aircraft on approach from a house very close to any airport. If this happens only once, it would be a severe blow to the world economy. Not only to aircraft manufacturers, airlines, but also to all high added value trade, all business dealings and intellectual exchanges, the whole tourist business, that would not exist without air transport.
Nothing will ever get better as long as reasonable people will believe that criminals and fanatics abide by the same rules that they themselves have agreed to abide by. And as along as they are willing to sell to them, entrust them with, or allow powerful weapons of death to reach their hands. This attitude is just as absurd and criminal than the one that prompted Mahatma Gandhi, in July 1939 and December 1940, to write to his « dear friend » Adolf Hitler, to ask him to be reasonable. If we behave with the mafias and terrorist movements like we do with reasonable people, it is the entire world that will soon be an insufferable place.
There is an urgent need to draw five necessary conclusions from this, in order to initiate five types of measure. They assume global mobilization by major developed countries. They are achievable.
1. There is an urgent need to establish very strict and global regulations concerning air routes, that would be imposed on all airline companies. It would be crazy to be able to do so for soccer and not for security.
2. Launch a widespread political, financial and military campaign in order to collect all the surface-to-air missiles that are still scattered in private hands around the world. It was done for other weapons, successfully.
3. More generally, the proscription of any country from the international arena that would sell such weapons to separatist movements or private arms traders.
Then, more specifically, for Europe:
4. The reinforcement of institutions (from the EBRD and the OSCE to the Council of Europe) that bring all Europeans together, that is to say the EU Member States, Turks, Russians and Ukrainians.
5. Strongly organize security in Europe by including in the process all these countries, while not being subservient to the USA, whose interests are different.
I know that once again, none of that will be done. Except perhaps, once again, after the disaster, and not instead of it.
LAS NUEVAS FUNCIONES DEL VIEJO MUNDO


       Joseph S. Nye

El ascenso de China ha planteado muchas cuestiones para Occidente y algunos se han preguntado si está destinada a usurpar un papel de dirección mundial de una Europa en apuros. Como ha dicho un comentarista, “los Gobiernos europeos apenas pueden hacer gran cosa en el Asia oriental, excepto de directores de mercadotecnia de sus empresas nacionales”. Al carecer de influencia diplomática y militar para causar impresión en esa región, lo mejor es que Europa deje que Estados Unidos cargue con el mayor peso, pero no tiene por qué ser así.
Para Europa, las consecuencias del ascenso de China son trascendentales, comenzando por el traslado del “eje” estratégico a Asia por parte de Estados Unidos. Después de más de 70 años como prioridad máxima de EE UU, Europa está empezando a perder su privilegiada posición para las autoridades americanas. Además, las ventas europeas de productos de tecnología avanzada y de doble uso que complican el papel de Estados Unidos en materia de seguridad han de crear fricciones.
No obstante, las advertencias de que se está erosionando la asociación atlántica son indebidamente alarmantes. Resulta revelador que el Gobierno del presidente de EE UU, Barack Obama, haya sustituido el término “eje”, que entraña un alejamiento de algo, por “reequilibración”. Ese cambio refleja un reconocimiento de que el predominio económico cada vez mayor de China no anula la importancia de la Unión Europea, que sigue siendo la mayor entidad económica del mundo y un venero principal de innovación económica, por no hablar de valores como la protección de los derechos humanos.
Con esto no quiero decir que el ascenso de Asia no requiera ajustes. Cuando comenzó la Revolución Industrial, el porcentaje de la economía mundial correspondiente a Asia empezó a disminuir de más del 50% a tan sólo el 20% en 1900. En la segunda mitad de este siglo, se espera que Asia recupere su anterior predominio económico —es decir, que le corresponda el 50% de la producción mundial— y al tiempo saque de la pobreza a centenares de millones de personas.
En el decenio de 1990, cuando el Gobierno del presidente de Estados Unidos Bill Clinton estaba pensando en cómo reaccionar ante la potencia económica en aumento de China, algunos lo instaron a adoptar una política de contención. Clinton rechazó esa recomendación: habría sido imposible forjar una alianza anti China, en vista del perdurable deseo de los vecinos de China de mantener buenas relaciones con ella; más importante es que semejante política habría garantizado una enemistad futura con China.Ese cambio de poder —tal vez el más trascendental del siglo XXI— entraña graves riesgos. Los historiadores advierten con frecuencia que el temor y la incertidumbre creados por el ascenso de nuevas potencias como China puede desencadenar conflictos graves, como el que Europa experimentó hace un siglo, cuando Alemania superó a Reino Unido en producción industrial. Con Asia dividida por disputas territoriales y tensiones históricas, la de mantener un equilibrio de seguridad estable no será tarea fácil, pero hay factores que pueden ayudar al respecto.
En cambio, Clinton optó por una política que podríamos denominar de “integrar y asegurar”. Mientras que China fue acogida en la Organización Mundial del Comercio (OMC), Estados Unidos reactivó su tratado de seguridad con Japón.
¿Cómo encaja Europa en ese panorama? Para empezar, debe vigilar y limitar las exportaciones delicadas, con el fin de no volver más peligrosa la situación de seguridad para Estados Unidos. Incluso desde el punto de vista comercial, la estabilidad regional y unas rutas marinas seguras interesan a Europa.Si China aplica un “ascenso pacífico”, sus vecinos se centrarán en la creación de fuertes relaciones económicas con ella. Si abusa de su poder en la región, cosa que, según dicen algunos, indican sus recientes acciones en la frontera con la India y en los mares de la China Oriental y Meridional, sus vecinos procurarán equilibrar su poder, con el respaldo de una presencia naval americana.
Además, Europa puede contribuir al desarrollo de las normas que moldean la situación en materia de seguridad. Por ejemplo, Europa puede desempeñar un papel importante en el refuerzo de una interpretación universal de la Convención de las Naciones Unidas sobre el Derecho del Mar, en lugar de la versión idiosincrásica de China, sobre todo en vista de que Estados Unidos aún no ha ratificado ese tratado.
Al contrario de las afirmaciones de algunos analistas, China no es un Estado revisionista, como la Alemania nazi o la Unión Soviética, deseoso de acabar con el orden internacional establecido. De hecho, no redundaría en beneficio de China la destrucción de las instituciones internacionales —como, por ejemplo, las Naciones Unidas, la OMC y el Fondo Monetario Internacional— que han contribuido a facilitar su ascenso. En vista de los destacados papeles que desempeña Europa en dichas instituciones, puede ayudar a China a conseguir la legitimidad multilateral a la que aspira, a cambio de un comportamiento responsable.
Aunque China no está intentando derribar el orden mundial, ahora está experimentando una profunda —y desestabilizadora— transformación. Con el aumento de problemas transnacionales, como el cambio climático, el terrorismo, las pandemias y la ciberdelincuencia, provocado por el rápido progreso tecnológico y consiguiente cambio social, se está esparciendo el poder, pero no entre los Estados, sino entre una gran diversidad de entidades no gubernamentales. Para abordar esas amenazas, hará falta una amplia cooperación internacional, en la que China, Estados Unidos y Europa desempeñarán, cada cual, un papel importante.
Por último, no hay que olvidar la cuestión de los valores. Europa, junto con Estados Unidos, ya ha opuesto resistencia a las exigencias chinas (y rusas) de una mayor censura en la red Internet, y países europeos como Noruega y Alemania han aceptado golpes económicos en nombre de los derechos humanos.
Si bien es imposible predecir cómo evolucionará la política china, las experiencias de otros países indican que el cambio político se produce con frecuencia cuando la renta por habitante alcanza 10.000 dólares, aproximadamente. Si se produce ese cambio, Europa tendrá la posibilidad de fomentar sus valores básicos con una eficacia aún mayor.
Está por ver si el interés económico de China en un orden mundial imparcial basado en el Estado de derecho propiciará una mayor protección de los derechos individuales. Sólo China lo decidirá, pero Europa puede contribuir a ello poderosamente.
Joseph S. Nye, Jr. es profesor en Harvard y autor de The Future of Power (El futuro del poder).
© Project Syndicate, 2014.
Traducido del inglés por Carlos Manzano.

domingo, 20 de julio de 2014

¿ES IRREMEDIABLEMENTE “BOBA” TODA DEMOCRACIA?

                                                                                                  

                                                                                              A mi querido amigo Leandro Area


La caracterización del régimen político que impera en Venezuela ha sido ocasión para la polémica durante estos difíciles años.
En la oposición, hay unos que se quejan de que supuestamente no se aprecie de manera correcta la naturaleza del gobierno chavista, que no se alcance a ver su carácter totalitario comunista. De allí vendría el colaboracionismo, el comeflorismo o el entreguismo de la dirigencia opositora, acusada hasta de recibir prebendas de aquel.
Este enfoque crítico no se corresponde con la realidad. Si podemos cuestionar a la oposición no es precisamente de esa incomprensión. Le podemos echar en cara cualquiera otro asunto, pero estoy seguro de que los políticos de oposición saben a quién enfrentan.
Se ha caracterizado al régimen venezolano de neofascismo (García Larralde), de autoritarismo competitivo  (Levitsky), de híbrido (Mires), populismo, neocomunismo, militarismo-pretorianismo, “estado mafia”, autocracia con vocación totalitaria y colectivista  o de “democracia autoritaria” (Zakaria), entre otras denominaciones. Todos, con sus matices, lo ubican en el campo del autoritarismo.
Pero cuando le encajamos el diente al fenómeno chavista, en su realidad cotidiana, en su ejecutoria concreta; cuando exploramos su composición social; al escudriñar las ideas que emiten sus dirigentes; al analizar su discurso, al observar su comportamiento, nos topamos con una complejidad que no puede ser despachada en trazos gruesos sin errar el tiro.
No es un régimen abiertamente represivo; en eso es selectivo, guarda las apariencias, disfraza sus arbitrariedades de legalidad, utilizando la institucionalidad que domina. Permite, con restricciones crecientes y acoso permanente, cierta crítica o prensa libre. No suprime toda actividad económica privada, pero la regula en forma desmedida, la controla, la cerca, y la ido secando progresivamente. Ha puesto de rodillas a todos los poderes públicos, están sometidos totalmente al ejecutivo. Y tiene un discurso, como dice la escritora Ana Teresa Torres, histórico-nacionalista-bolivariano-redentorista-cristiano-socialista”, que le permite montar a su carro a gente tan disímil como antagónica.
De los rasgos más resaltantes, si bien podemos señalar parentescos con otras experiencias que en el mundo han sido, podemos mencionar su naturaleza muy “nuestra”.   Dirá el lector que esta observación es tan obvia que no vale la pena ni decirla.
Sin embargo, en nuestro contexto, debe ser subrayada, porque, por lo general, se tiende a equiparar el régimen venezolano, de forma muy ligera, con experiencias de otras latitudes y otras épocas, como si no tuviera raíces históricas específicas, el rol de los militares, y estos movimientos políticos no hubiesen asimilado también propios y ajenos reveses, llevándolos a mutar, sin dejar de ser letales para la democracia.
Nuestro amigo, el politólogo-embajador, Leandro Area, al comentar un ensayo mío sobre la cláusula democrática instaurada por algunos organismos internacionales, tituló dos artículos “A democracias bobas, dictaduras caribes” (I y II). (http://grupolacolina.blogspot.com/2014/07/a-democracias-bobas-dictaduras-caribes.html).
Pareciera enunciar Area una regla: toda democracia boba tiene la dictadura que se merece. Y en el caso nuestro y el de otros, serían la derivación, o la otra cara, de una democracia torpe, bobalicona, que ha permitido se abra paso un autoritarismo muy caribe, muy nuestro.
La democracia, y en esto creo que me acompañará Area, es un sistema político que por su misma naturaleza es frágil, intrínsecamente defectuoso. La pluralidad de opiniones en liza, las contradicciones, los checks and balances y la libertad de que gozan allí los que desearían destruirla, la aflojan, la ralentizan, la vuelven menos eficaz y oportuna.  
La inescapable vigencia de la libertad y de los derechos humanos necesariamente la hace así, permite que en su seno convivan, incluso, los que la malquieren. No está a salvo de los zarpazos de los demagogos y eventuales tiranos, de “ideologías mortíferas”. Ni siquiera la instaurada en los países más avanzados puede cantar victoria definitiva. Fukuyama se equivocó. Lo estamos viendo en la Europa de hoy. Sobre los problemas económicos están cabalgando electoralmente populistas, racistas y nacionalistas extremos, hasta el nazifascismo redivivo.
La “Dictadura Caribe” es un espécimen novedoso, postmoderno, y muy viejo a la vez. Nuevo en la utilización perversa de las instituciones, de las formas y los tiempos, pero anacrónico en sus ideas fundamentales. Recordemos que Goebbles decía, al entrar los nazis al Parlamento por vez primera, que lo hacían como el lobo que entra al gallinero. Utilizaban la “institución burguesa” para destruirla desde sus entrañas. 
Así también son de resabiadas las “dictaduras caribes”, y para muestra un botón: Venezuela.
Que la mayoría de los gobernantes de nuestro hemisferio no asuman lo que el régimen de Venezuela es, una dictadura militarista, que lo valoren sólo porque realiza elecciones, y que por tanto no actúen en consecuencia, de conformidad con las normas internacionales sobre la democracia y los DDHH, es una demostración de la debilidad moral de las democracias, la cual se patentiza en la indiferencia, en un realismo calculado o en un raquítico compromiso de los gobernantes con aquellos valores universales. 
¿Por siempre irremediablemente "bobas" las democracias? ¿Son más "bobas" las democracias caribes que las de otras comarcas?


EMILIO NOUEL V.

emilio.nouel@gmail.com